Le grand rendez-vous

J’ai commencé l’année avec de grands rendez-vous que je n’ai pas vus venir, dans le calme tranquille de mon train train quotidien. Il faut avouer que j’avais fini par m’habituer à la baisse de régime de mes activités personnelles depuis l’année dernière. L’un de ces rendez-vous nous a été fixé par l’Education Nationale… Me voyez-vous venir ? Tadaam, roulement de tambour, le voici le voilà, le fameux et tant attendu (premier) contrôle pédagogique annuel !

Nous avons reçu le courrier de convocation début janvier, comme de nombreuses familles, pour un rendez-vous le 9 février dans leurs locaux.

Soyons honnêtes, je n’ai pas bondi de joie lorsque nous avons ouvert le courrier et découvert son contenu. Je me suis dit que cela tombait bien mal. En effet, j’étais en train de préparer une exposition collective (la première après 3 ans de parenthèse, autant dire que cette exposition était très attendue) et je n’avais clairement pas la tête à me préparer à un contrôle pédagogique. Yoann, lui, était dans une période d’activité intense avec une moindre disponibilité pour tout ce qui pouvait toucher à la vie à la maison. Gros moment de stress, j’ai eu la boule au ventre…

Et puis, je me suis souvenue…

Je me suis souvenue de ce moment, il y a 3 ans, où nous avons pris ces photos. Avant d’envoyer nos deux courriers de déclarations d’instruction en famille à la mairie et à l’Education Nationale, nous avions pris des photos de Maya, avec les lettres en main. C’était notre première déclaration. Maya était aux anges ! Elle était tellement contente d’aller poster ces lettres qui symbolisaient officiellement sa rupture avec l’école. Ce sourire en dit long. Après avoir pris les photos, elle est partie à la poste avec son papa, joyeuse et légère…

Puis les mois se sont écoulés, la vie a suivi son cours… Le contrôle, nous y pensions sans y penser. Nous étions trop pris par notre installation dans notre nouvelle maison, par les changements que l’instruction en famille avaient entraînés dans nos vies, et moi, par la reprise de mon projet artistique personnel, pour nous soucier de cette question. Au gré de nos rencontres avec d’autres familles, pourtant, elle se rappelait de temps en temps à nous. Nous avons entendu des témoignages sur des déroulements de contrôles peu agréables, parfois hostiles, les échos positifs étaient rares, alors nous avons plus ou moins commencé à nous préparer mentalement à vivre un moment potentiellement tendu. Mais malgré cela, notre insouciance par rapport à la question du contrôle subsistait. Nous avions la foi que cela se passerait bien, pour une raison simple : si Dieu nous a ouvert la voie pour notre projet d’instruction en famille, nous savions qu’Il ne nous lâcherait pas dans notre cheminement.

A notre grand étonnement et à notre grand soulagement, notre première année s’est écoulée sans que nous soyons contrôlés.

L’année suivante, nous nous sommes dit que cette fois, c’est sûr, ils ne nous oublieraient pas. Nous avons alors commencé à nous intéresser de plus près aux textes de lois encadrant les conditions de déroulement du contrôle pédagogique, aux attendus de l’Education Nationale, et à tout ce que nous devions savoir pour défendre au mieux notre projet d’instruction libre. Nous nous sommes un peu plus structurés pour nous préparer. Pendant ce temps, comme Maya continuait à vivre joyeusement son apprentissage à son rythme et qu’elle était très curieuse, vive et en avance dans beaucoup de domaines, nous n’étions pas inquiets pour elle. Mais, un doute subsistait… Nous nous disions que nous ne savions jamais ce qui pouvait nous attendre et sur qui nous pouvions tomber, alors, nous avons choisi la prudence. Mais par-dessus la prudence nous avons placé notre foi.

Notre année s’est écoulée. Sans que nous soyons contrôlés. Une nouvelle fois à notre grand étonnement… mais pas complètement à notre grand soulagement car nous avons commencé à trouver cela étrange. Nous étions reconnaissants et en même temps, nous estimions que ce serait quand même bien que nous puissions être contrôlés l’année suivante. Oui, cette pensée incongrue nous est venue. Puis, dans le calme de la prière, nous avons proclamé notre confiance en Dieu. Notre compréhension des choses s’est alors éclaircie :  si nos deux premiers contrôles n’ont pas eu lieu, contrairement à nos anticipations, c’est qu’il y avait une raison pour laquelle Dieu a jugé bon de nous offrir ces deux premières années sans contrôle. Cette raison, outre les soucis d’effectifs de l’Education Nationale, nous échappe mais nous avions confiance que Dieu qui connaît toutes choses a le timing de notre vie de famille entre ses mains. Habités par cette foi, nous avons arrêté de nous poser des questions et nous nous sommes réjouis pour cette grâce qui nous était offerte.

Puis vint la troisième année. Nous avions fini par nous habituer à notre tranquillité, notamment à l’absence de contrôle.
Alors, quand ce courrier est arrivé, nos sentiments ambivalents ont refait surface. Le soulagement, parce qu’enfin, nous allions pouvoir vivre ce moment pour lequel nous nous sommes préparés depuis plus de deux ans et pouvoir le laisser derrière nous pour tourner cette (première) page. Et le trac.

J’ai pris le temps de digérer la nouvelle. La préparation de mon exposition m’a permis de maintenir l’information à distance et de la laisser reposer en attendant de trouver un moment pour me pencher dessus. Dans cette période épuisante intellectuellement où plusieurs choses se bousculaient dans ma tête, Dieu m’a assurée de sa présence. Je me suis alors souvenue de sa bienveillance et de sa fidélité envers nous, ma foi s’est ravivée, et cette pensée m’est venue : nous sommes aujourd’hui convoqués pour un entretien parce que Dieu sait que nous sommes prêts, et s’Il sait que nous sommes prêts, alors, c’est que nous sommes effectivement prêts. Prendre conscience de cela m’a tellement boostée que je n’avais plus qu’une hâte : préparer notre contrôle pédagogique, en famille, et y aller. J’étais inexplicablement excitée et joyeuse !

C’est ainsi que dès les derniers jours de mon exposition, je me suis plongée dans la rédaction de notre dossier pédagogique, avec une motivation irrationnelle… J’avais un objectif en tête : transmettre notre joie à l’inspecteur et aux deux conseillères pédagogiques qui allaient nous recevoir.

Vous avez envie de connaître la suite, je le sais, je le sens… 😉
Je vous donne rendez-vous à très vite dans deux prochains articles, où nous vous raconterons comment nous avons rédigé notre dossier, et où nous vous ferons le compte rendu du déroulement de notre contrôle.

A très vite !