Un road trip à la française

Notre été a commencé dans un tourbillon d’événements, comme nous en avons rarement connu depuis la naissance de Maya, il y a cinq ans. En plus du travail qui nous a accaparé, nous avons trouvé la maison de nos rêves en mai, Maya disait au revoir à son école en juin et moi, je me préparais à ma première résidence artistique en juillet. Que de bonnes nouvelles, mais nous ne savions plus où donner de la tête. Un jour de juillet, nous nous sommes regardés, les valises sous les yeux à défaut d’être ailleurs, et nous nous sommes dit : « ce serait quand même bien que nous fassions un break hors de Paris… » Oui mais où et quand ? Nos têtes étaient tellement pleines à craquer qu’aucune destination ne nous venait à l’esprit, et nous n’avions plus suffisamment d’énergie pour nous lancer dans des recherches d’hébergements, de vols ou de trains, vers une destination inconnue, alors même que la saison avait commencé.

C’est alors que nous est revenue à l’esprit une idée que nous avions eue il y a quelques temps de cela : faire un tour de France pour rendre visite à nos amis éparpillés ici et là. Rapidement gagnés par l’envie de passer à l’action, nous n’avons pas attendu longtemps pour commencer à transformer l’idée en projet, avec quelques ajustements. Notre idée de départ était de partir de longs mois, sans contrainte de temps pour pouvoir flâner sur les routes de campagnes entre deux étapes, le brin de paille à la bouche, et de nous poser deci-delà, là où le vent nous emporterait. Mais notre temps étant limité, il nous fallait voir les choses différemment : nous pouvions envisager de partir sur la route pendant trois semaines maximum. Notre itinéraire devait être étudié à l’avance afin de nous permettre d’aller rendre visite à la famille et à nos amis d’une part, et de nous retrouver tous les trois en famille, pour nous reposer et nous faire du bien, d’autre part. Nous devions être de retour à Paris autour du 24 août : nous disposions d’un mois pour concrétiser ce rêve de voyage.

Avant de partager avec vous le récit de ce road trip qui nous a émerveillés comme des gosses, nous vous proposons de commencer par vous faire part de notre expérience quant à sa préparation.

Notre itinéraire

Pour faire simple, nous avions décidé de voyager en voiture. Une fois cette condition posée, nous avons commencé par le choix de notre itinéraire. Pour ce faire, nous avons établi la liste des amis et de la famille résidant en France pour déterminer les étapes principales de notre trajet. Puis, munis d’une carte routière, nous avons repéré les autres villes où nous avions envie de nous arrêter. Nous n’avions pas de critère bien précis, nous voulions nous laisser surprendre, à la découverte d’une France que nous ne connaissions pas. Nos deux uniques critères, purement intuitifs, étaient la proximité des villes d’un parc naturel régional et l’éloignement du tourisme de masse. Par ailleurs, nous nous sommes fixés comme limite de ne rouler que 2H30 à 3H en moyenne par jour, à quelques exceptions près, pour le confort de Maya et pour ne pas nous fatiguer sur la route.

Après quelques jours de calculs de trajets en nous servant de cartesfrance.fr et de viamichelin.com, de prises de contacts et de premières recherches d’informations sur les hébergements, nous avions défini notre plan de route et nous étions enfin en vacances dans nos têtes. Préparer un voyage, c’est déjà avoir un pied dedans.

Principales étapes : Paris – Dun les Places, dans la Nièvre – Lyon – Bouc Bel Air / Aix en Provence et les environs – Arles – Cabanès, dans l’Aveyron – Cabreret, dans le Lot – Créon, en Aquitaine / Bordeaux – Batz sur Mer, en Bretagne – Rouen – Paris

Notre budget

Les postes principaux de notre budget étaient les frais de déplacements (carburant et péage), l’hébergement et la restauration, et les activités.

Afin de minimiser les dépenses sans nous priver de l’essentiel, nous avons décidé d’étudier de près l’hébergement et la restauration, les frais de déplacements n’étant pas très élevés et étant difficilement compressibles.

Au départ, nous avions envie de prendre des tentes et camper dans des fermes ou de manière sauvage dans la nature. Mais, très vite, manquant de temps pour trouver les bonnes informations sur les possibilités de camper à chacune de nos étapes et n’étant pas disposés à improviser au dernier moment avec une petite fille de quatre ans, nous avons abandonné l’idée et avons opté pour des hébergements en dur en privilégiant les chambres d’hôte.
Nous avons été très agréablement surpris de trouver rapidement des chambres à des prix raisonnables pour notre budget en plein mois de juillet pour le mois d’août. Nous avions concentré nos recherches sur des sites populaires comme Booking, Tripadvisor, Airbnb et dans les rubriques « hébergement » des sites des offices de tourisme. Le jour de notre départ, il ne nous restait plus que deux hébergements pour trois nuitées dans deux villes étapes à trouver et à réserver.

En ce qui concerne la restauration, nous avions décidé de cuisiner le plus souvent possible. Par souci d’économie, d’une part, et afin de maintenir une alimentation saine, d’autre part. Nous avons emporté avec nous une réserve de produits alimentaires secs, les produits frais seraient achetés sur place. La cerise sur le gâteau, c’est que nous avons eu la bonne surprise une fois sur place de disposer d’une cuisine ou d’un espace pour pouvoir préparer de bons petits plats simples et bons dans toutes nos chambres d’hôtes.

Nos activités

Nous souhaitions trouver un bon équilibre entre le contact avec la nature et les explorations citadines. Nous avions envie de nous promener dans la campagne, de nous baigner dans la mer, de voir la montagne… Maya voulait faire de l’accrobranche. Et puis, nous avions aussi envie de voir des oeuvres d’art et des expositions artistiques tout au long de notre parcours. Enfin, nous avions envie de goûter au plaisir de ne rien faire, un luxe dans la période agitée que nous étions en train de traverser.

Nous n’avions pas souhaité définir nos activités à l’avance, en nous reposant sur l’idée que nous découvririons sur place. Nous avions juste repéré, avant de partir, quelques lieux proposant de l’accrobranche pour Maya. Le reste serait improvisé, en nous inspirant des rencontres que nous ferions au gré de notre voyage et des informations collectées sur place.

Habituellement, nous prévoyons un grand nombre de nos activités en avance et nous partons toujours avec un guide touristique (Le Routard, Lonely Planet). Pour la première fois, nous décidions d’improviser. Au final, nous avons été très heureux d’avoir fait ce choix : nous avons fait de belles rencontres et avons vécu des moments agréablement inattendus et privilégiés en famille. Nous laisser guider par notre inspiration et nos envies du moment, c’était nous offrir la possibilité d’être plus attentifs et plus sensibles à ce que nous étions en train de vivre.

Dans nos valises

Partir avec sa propre voiture permet de voir large. Nous n’avions pas de contrainte quant à la taille des valises et à la quantité de bagages à emporter. Néanmoins, il ne s’agissait pas de partir avec tout l’appartement : voyager léger permet d’éviter une logistique compliquée avec les sacs à déplacer et à gérer tout au long du parcours. Se limiter à l’essentiel rend le voyage beaucoup plus agréable.

Concrètement, voici ce que nous avons emporté avec nous pour notre road trip de trois semaines avec un petit enfant :

Les vêtements et le linge :
– chacun une dizaine de tenues maximum dont des tenues de ville et des tenues confortables pour crapahuter dans la nature. Nous avions prévu de faire deux lessives sur notre parcours. Avec le recul, nous aurions pu partir avec environ sept tenues complètes chacun.
– une paire de sandales et une paire de baskets par personne suffisent. Néanmoins, il n’est pas superflu de prendre une paire de chaussures fermées et imperméabilisées en plus pour se protéger de la pluie, notamment si les baskets sont en toile.
– un ou deux vêtements chauds et couvrants par personne pour la soirée et pour se protéger des moustiques. Des anti-moustiques en spray et à brancher sur le secteur.
– les maillots de bain, un par personne, et le nécessaire pour la plage (serviettes, seau – pelle- râteau, brassards, lunettes de soleil, chapeaux, crème solaire…)
– deux serviettes de bain ainsi que deux paires de draps et des housses d’oreillers pour les hébergements qui n’en proposent pas
– nous avons acheté en cours de route un coussin de voyage chez Nature et Découverte pour caler la tête de Maya lors de ses siestes en voiture mais nous ne l’avons finalement pas utilisé car il ne tenait pas. Nous sommes encore à la recherche d’une solution pour nos prochains voyages…
– une trousse de toilette et de secours minimale, sans cosmétique.

Les livres, les jeux, la musique, etc. :
– quelques jouets et des idées de jeux en famille pour occuper Maya pendant le trajet (nous avons improvisé des jeux d’observation sur les paysages, les villes et les villages traversés, sur les véhicules et les animaux aperçus par la vitre, etc. qui ont eu un franc succès). Nous avions emporté des jouets pour occuper nos soirées, que nous avons à peine utilisés finalement : un mikado géant qui a servi une seule fois, des jeux de carte qui sont restés dans les valises. En revanche, les jouets qui peuvent occuper dans la voiture sont recommandés.
– cinq livres pour les histoires du soir (deux en français, trois en anglais) et deux doudous. Nous avons lu la même histoire en français tous les soirs, et deux des trois livres en anglais. Néanmoins, avoir cinq livres à disposition, même si finalement il ne s’y intéresse pas, donne à l’enfant la possibilité de faire un choix.
– une playlist avec des comptines que Maya a choisies avant le voyage, cela nous a beaucoup rendu service en lui rendant le voyage plus agréable et moins long
– de quoi dessiner et peindre avec un dispositif léger : carnets à dessin (un par personne pour la peinture, un bloc commun pour le dessin), crayons de couleurs et crayons aquarellables, pinceaux à réservoir d’eau, crayons et gommes
– un appareil photo et deux cartes SD avec une grande capacité
– une tablette qui nous a été utile pour boucler nos dernières recherches d’hébergement et pour la playlist
– les chargeurs pour l’appareil photo, pour les téléphones portables et la tablette

La réserve alimentaire :
– une glacière et une réserve d’aliments secs (pâtes, céréales, riz…). Nous avons pris ce que nous avions déjà à l’appartement pour éviter les dépenses inutiles et le gaspillage.
– des bouteilles d’eau et une boîte de biscuits faits maison pour les fringales pendant la route. Pour nos prochains voyages, nous penserons aux gourdes d’eau, beaucoup plus écologiques et pratiques.
– des couverts pour les pique-nique. Un couteau suisse, que nous n’avions pas, serait un bon investissement à l’avenir.

Pour finir, nous avons pris avec nous une grande carte routière imprimée. Elle nous a très peu servi mais elle nous a été fort utile pour avoir une visibilité générale de notre trajet, ce qui était un peu compliqué avec nos GPS lorsque nous avions envie de prendre des chemins de traverse.

Les valises étant faites, nous avions toujours la possibilité de faire des achats en cours de route en cas d’oubli.

Il ne nous restait plus qu’à partir 🙂