Dans la nature,  Sur la route

Un road trip à la française, au grand air…

Nous avons imaginé un road trip qui nous permettrait de respirer le grand air, d’être en immersion dans la nature et dans les campagnes françaises. Nous nous sommes laissés surprendre sur les petites routes, nous avons traversé des villages fleuris qui respirent la douceur de vivre, que nous ne reverrons peut-être plus et dont le nom nous échappe (cela à quelque chose de romantique, dans l’esprit du Grand Meaulnes et du souvenir de son domaine mystérieux …). Nous nous sommes laissés emporter dans les sinuosités des montagnes escarpées en descendant vers le Sud par les chemins déserts, enveloppés de leur silence austère. Nous nous sommes perdus dans les vignes du bordelais, où nous avons oublié le temps qui file. Avant de retrouver l’Océan, ses plages et son air iodé. Improvisation. Pas de programme défini à l’avance. L’aventure à trois. 

4 août, 11 heures, nous quittons Paris. Enfin, pas tout à fait. Pas tout de suite. Nous avons envie de prendre le temps et d’aller déjeuner dans un bon restaurant chinois où nous avons nos habitudes à 5 minutes de chez nous.
15 heures, nous sortons de table et retournons à la maison pour récupérer nos valises. Nous quittons Paris, cette fois-ci pour de bon, pour prendre la direction de Dun Les Places dans le Morvan.

Nous roulons sans nous presser. 

Dun Les Places, notre première halte, est une bouffée d’air frais. Le soleil va se coucher, le village est silencieux, les rues sont désertes, la nature nous entoure à perte de vue. Paris n’existe plus. Ce soir, nous dormons à La Picherotte. Au dîner, nous faisons connaissance avec notre hôtesse. Elle nous raconte l’histoire de sa maison, nous parle de ses enfants, du temps où ils allaient à l’école dans le patelin voisin en prenant le bus avec d’autres enfants du village, en bas de la colline, à quelques pas de chez elle. Nous lui racontons notre projet de vie sans école. Une conversation chaleureuse et passionnante. Nous passons un bon moment ensemble. Notre première soirée au vert nous repose, enfin. Nous en avions bien besoin.
Le lendemain matin, Maya fait connaissance avec la petite fille de la chambre voisine, elles sympathisent vite et ne se lâchent pas jusqu’à notre départ.

Dans le Morvan, nous traversons les forêts et les champs. Nous flânons au bord des lacs, au milieu des collines et des montagnes. Nous marchons, nous courons, nous crapahutons. Perdus au milieu de la verdure foisonnante de la région, nous regrettons de ne pas pouvoir rester plus longtemps : nous y aurions bien campé une semaine pour randonner en forêt et en montagne. Nous gardons cette idée au chaud pour un prochain projet de voyage.
Au fil de notre promenade, nous trouvons un parcours d’accrobranche sur notre route, à Blanzy. C’est l’heure d’aller grimper dans les arbres !!! Nous nous y arrêtons.









5 août, nous arrivons à Lyon dans la soirée. Nous y restons trois jours chez papy et mamie. Nous flânons dans la vieille ville, nous nous promenons dans les parcs et dans la nature environnante, au ralenti. Nous nous reposons aussi. Beaucoup même… mmmhhh, l’insouciance des bonnes siestes…

8 août, nous reprenons la route, en direction d’Aix en Provence. Nous décidons d’emprunter les petits chemins… ce furent plus de 8 heures d’émerveillement, à admirer autour de nous des paysages et un patrimoine naturel d’une extraordinaire diversité que nous ne soupçonnions pas. Nous longeons le Parc National du Vercors, traversons le Parc des Baronnies Provençales, avant de parcourir le Parc Naturel du Lubéron dont les falaises et les pentes accidentées nous ont fait forte impression. Forêts de pins, massifs calcaires tourmentés, paysages de crêtes, vallées humides, pelouses arides, chemins labyrinthiques entre les roches… défilent sous nos yeux.

Au cours de notre trajet, nous faisons une première halte à Bourdeaux, un petit village médiéval de la Drôme, pour faire une pause gourmande pour le goûter, l’occasion de savourer des spécialités locales dans une boulangerie du village. Les rues sont calmes dans ce bourg pittoresque qui respire la douceur de vivre. Il y a semble-t-il deux châteaux en ruine à visiter mais nous avons encore un peu de route. Ce sera pour une prochaine fois, pourquoi pas lors d’un voyage le long du sentier des Huguenots, puisque Bourdeaux en est une étape.
En chemin, nous traversons un marché de producteurs qui nous fait de l’oeil. Nous faisons demi-tour pour nous y arrêter pour faire quelques achats de produits locaux, des biscuits et des olives de Nyons. Nous prenons aussi du safran auprès d’un producteur fort sympathique qui n’a pas été avare en explications sur ses méthodes de production ni en conseils culinaires. Hervé Couston produit son safran bio à Visan et distribue exclusivement sa production sur les marchés de producteurs de la région (pas de vente en ligne, ce sera donc notre unique occasion de nous approvisionner auprès de lui, avant de pouvoir revenir dans la région et de le rencontrer sur un marché). Après avoir terminé nos emplettes, nous partons pour ne plus nous arrêter, cette fois.

C’est tard dans la nuit que nous arrivons À Aix en Provence, épuisés et ravis par notre voyage. Nous séjournons 4 jours à Bouc Bel-Air, chez les cousins.
Là, nos journées sont ponctuées de flâneries en ville et de promenades dans les hauteurs et les villages environnants.
Un soir, sous un ciel clair, nous nous sommes installés dans l’herbe dans les hauteurs de Simiane pour regarder les étoiles filantes : elles étaient nombreuses…









13 août, nous quittons Aix en Provence pour une courte escapade à Arles avant de nous diriger vers l’Ouest pour une étape à Cabanès, dans la campagne du Sud Ouest.
A Cabanès, nous avons choisi de passer quelques jours dans une longère entièrement restaurée, au milieu de nulle part, entre poules et lapins. C’est le moment de profiter du grand air et du soleil au bord de la piscine, de dessiner sous les arbres et de ne rien faire d’autre que se prélasser dans l’herbe fraîche. Le soir, nous dînons dans le jardin au milieu des champs, dans le silence de la campagne et son ciel bleu profond. Les lapins profitent du calme du soir pour sortir de leurs cachettes et jouer à la course poursuite autour de nous, dans la pénombre.
Nous sommes les seuls résidents de la longère, avec la famille de propriétaires. Cela nous offre l’occasion de sympathiser avec eux, notamment avec Agnès, la maîtresse de maison, avec qui nous partageons de bons moments de conversation autour de la piscine. Maya est adoptée par la plus jeune de la famille, une cousine en vacances, qui la prend sous son aile sur le terrain de jeu. Nous gardons contact avec la grande fille de la famille, qui a pour projet de venir s’installer et étudier à Paris. 

15 août, nous reprenons la route, toujours vers l’Ouest. Les paysages se succèdent et se métamorphosent, superbes, la nature toujours plus verdoyante se déploie sur notre parcours sinueux. Nous découvrons la vallée du Lot, ses impressionnantes falaises bordant la rivière, et le Parc Naturel des Causses du Quercy. Ici, la pierre règne, les hommes s’y sont adaptés, creusant corniches et abris dans les montagnes, nichant les villages contre le flanc des roches imposantes.
Nous faisons une halte d’une nuit à Cabrerets, un bourg du Lot blotti au pied d’une immense falaise, sur laquelle, plus haut, se dressent les ruines d’un château médiéval. Notre hôte nous recommande la visite des grottes aux alentours. Nous aurions effectivement aimé disposer de plus de temps pour explorer les sites paléontologiques de la région, notamment la grotte de Pech Merle, mais cela n’a pas pu se faire (certaines découvertes ne peuvent s’improviser, hélas). 








Notre route se poursuit vers l’Ouest, toujours par les petits chemins.

16 août, nous faisons une halte de trois jours dans la région bordelaise, à Saint Léon, au milieu des vignes. Nous posons nos valises au Château de Castelneau, où nous sommes accueillis par les propriétaires de la demeure et de son domaine viticole. Grâce à l’accueil qui nous a été réservé, nous nous sommes sentis comme à la maison. Nos hôtes nous mettent à l’aise dès notre arrivée : comme nous étions leurs seuls résidents (une fois de plus), nous avons pu occuper tous les trois une des spacieuses maisons du domaine et faire libre usage de toutes ses commodités.
Au cours de notre séjour, nous découvrons auprès de nos hôtes leur travail et la passion qui les anime : la vigne. Nous goûtons à leur vin, à la nonchalance de la vie dans une ancienne demeure chargée d’histoire, et aux baignades au coeur du vignoble. Maya sympathise avec Elvire, la jeune femme responsable du domaine, la « princesse » Elvire comme elle se plaît à la nommer avec les yeux remplis d’admiration. C’est la première fois que Maya rencontre une jeune femme propriétaire d’un château, Elvire ne peut être qu’une princesse, c’est une évidence 🙂 Et bien qu’il en soit ainsi. Nous devinons que Maya n’oubliera pas de sitôt ses conversations et ses embrassades avec sa nouvelle amie…

Lorsque vient le moment de fermer cette parenthèse enchantée, nous quittons Saint Léon le cœur serré : cette halte était trop courte à notre goût, mais il nous faut reprendre la route.

Nous remontons le long de la côte Ouest pour rejoindre la région de Guérande. Nous nous posons à Batz sur Mer. Après nous être rassasiés des joies de la terre, nous voilà au milieu des marais salants et des digues, les cheveux au vent, le long de l’Océan.
Place aux jeux de plage : châteaux de sable, baignades en mer, cerf volant, promenades les pieds dans l’eau et au milieu des rochers. Nous nous régalons de poissons et de fruits de mer, mais aussi de sablés au beurre et de galettes…
Nous nous offrons une visite contée des marais, adaptée au enfants, où nous avons pu découvrir l’activité des paludiers, le fonctionnement des marais, et goûter au sel de Guérande à ses différentes étapes de production. Bien entendu, nous ne manquons pas de ramener quelques sacs de sel et de fleur de sel dans nos bagages, achetés directement auprès d’un paludier rencontré à la suite de notre visite.










Le temps file… Nous avons de nombreuses journées de route derrière nous mais nous avons perdu nos repères temporels. Quel jour sommes-nous ? Aucune idée. Nous aimerions que cela dure éternellement.

Lorsque notre séjour à Batz sur Mer prend fin, nous nous préparons à retourner dans les terres. Notre dernière étape avant Paris : Rouen, où nous découvrons la ville, sa cathédrale, son quartier historique au coeur duquel nous passons la nuit… Une dernière flânerie urbaine avant de clore notre voyage.

Entre la côte Ouest et Paris, la région que nous traversons nous est plus familière, et pourtant nous savourons chaque instant avec un regard neuf. Chaque endroit où nous nous arrêtons ajoute au dépaysement.
Le dernier jour de notre voyage, nous décidons de faire une dernière halte dans les jardins de Giverny.
Nous y prenons un déjeuner gourmand, concluant ainsi notre aventure comme nous l’avions commencée : le bonheur en famille, autour d’une bonne table.

Nous rentrons à Paris en traînant des pieds… il y a tant à découvrir ! Nous pensons déjà à nos prochains voyages. Nous repartirons, nous explorerons à nouveau chaque région traversée, mieux, en y consacrant plus de temps. Un road trip dans le Morvan, un road trip en Ardèche, un road trip en Provence, un road trip en Dordogne et dans la vallée du Lot, un road trip dans les Landes, un road trip dans le bordelais, un road trip en Bretagne, un road trip dans le Perche… et pourquoi pas une découverte à pied, en train ou à vélo pour une immersion totale ?




La France est si belle.

 

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